IS et TVA entre la France et la Russie

Les bénéfices d’une entreprise française exerçant des activités en Russie sont imposables en Russie si cette entreprise possède un établissement stable.

Selon la convention fiscale signée entre la France et la Russie, l’établissement stable est défini comme une installation fixe d’affaires dans laquelle une entreprise exerce tout ou en partie son activité. Il s’agit, dans ce cas, d’une filiale ou d’une représentation commerciale. Ces formes d’entreprises doivent être immatriculées en Russie dans le registre des entreprises étrangères.

Ainsi, si une entreprise française vend des produits au départ de la France ou si elle réalise des prestations de services ponctuelles ou de courte durée, cette entreprise sera redevable de l’impôt sur les sociétés en France. En revanche, si une entreprise française réalise une partie de son activité sur le sol russe, via un établissement stable, elle sera considérée comme fiscalement redevable de l’impôt sur les sociétés en Russie pour la partie du résultat généré sur le sol russe.

En ce qui concerne la TVA, une entreprise française qui fait des affaires avec des entreprises russes est exonérée de la TVA.  L’entreprise russe est également exonérée de la TVA lorsqu’elle vend en France.

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Clôture des comptes

En France, une fois l’assemblée générale ordinaire (AGO) réunie en vue de l’approbation des comptes annuels, une entreprise doit déposer ses comptes au registre du commerce et des sociétés (RSC) afin de rendre ses résultats au public (toute infraction concernant l’obligation de déposer les comptes peut être sanctionnée d’une amende de 1500 euros).

En ce qui concerne la confidentialité, les micro-entreprises commerciales ont la possibilité de demander que leurs comptes annuels, déposés au greffe du tribunal de commerce, ne soient pas rendus publics. Sont concernées d’ailleurs les entreprises remplissant au moins deux des critères suivants :

– un total de bilan de moins de 350 000 euros ;

– un chiffre d’affaires net de moins de 700 000 euros ;

– avoir moins de 10 salariés.

En Russie, le législateur prévoit aussi l’obligation de rendre public les résultats des entreprises mais d’une manière libre. À titre d’exemple, il suffit de publier les comptes annuels sur le site internet de l’entreprise.

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Litige avec l’administration fiscale

La saisine du tribunal administratif en France

Le tribunal administratif peut être saisi en matière d’impôt sur le revenu, d’impôt sur les sociétés, de TVA et d’impôts locaux.

Le tribunal de grande instance (TGI) peut statuer sur des litiges afférant aux droits d’enregistrement et à l’ISF.

Le délai est de deux mois pour porter le litige devant le tribunal. Il se décompte à partir du jour de la signature d’un accusé réception de la décision de rejet ou d’admission partielle adressée par la direction départementale des finances publiques.

Le ministère d’avocat

Il est conseillé de recourir à l’assistance d’un avocat fiscaliste si les intérêts en jeu s’avèrent importants, mais ce n’est pas obligatoire.

La procédure

L’ensemble de la procédure est exclusivement écrite. Elle se caractérise simplement par des échanges de mémoires avec l’administration fiscale.

Le dossier comprenant la lettre de motivation rédigée sur papier libre et la copie de la décision de rejet doit être adressé en quatre exemplaires au siège du tribunal territorialement compétent (ses coordonnées figurent en principe sur la page de tête de la décision de rejet).

Après enregistrement de la requête, une lettre AR est envoyée avec un code d’accès confidentiel pour permettre la consultation sur le site Internet https://sagace.juradm.fr de l’évolution dans le temps du dossier.

Le secrétaire du greffe envoie ensuite la requête à la direction départementale des impôts en l’invitant à produire un mémoire en défense dans un délai de six mois. Un exemplaire de celui-ci est adressé à la société ou à son avocat. À l’appui de ce document, on informe qu’il y a une possibilité de répondre à l’argumentaire du fisc. Le délai est de deux mois pour faire parvenir le mémoire en réplique.

Le président de la chambre concernée inscrira l’affaire à l’audience dans le délai moyen de 20 mois. Tout s’achève également par écrit. Les conclusions du rapporteur public sont consultables en ligne dans l’application Sagace.

Le jugement est rendu environ 15 à 20 jours après l’audience. Si les « considérants » et conclusions de celui-ci ne conviennent pas, alors il y a possibilité dans un délai de deux mois de faire appel en passant obligatoirement, cette fois-ci, par un avocat.

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Les Cours d’Arbitrage de la Fédération de Russie

À la différence du système d’Arbitrage en France, en Russie, conformément à la loi fédérale constitutionnelle sur « le système judiciaire de la Fédération de Russie », les Cours d’Arbitrage ont le statut fédéral.

Les Cours d’Arbitrage administrent en Russie la justice en réglant les litiges économiques et autres affaires qui leur sont attribuées par la Constitution de la Fédération de Russie, la Loi constitutionnelle fédérale sur « les juridictions d’arbitrage dans la Fédération de Russie », le Code de procédure arbitrale de la Fédération de Russie et des lois fédérales adoptées sur leur base.

Les Cours d’Arbitrage sont des juridictions spécialisées dans le règlement de litiges commerciaux, mobiliers et immobiliers entre des acteurs économiques. Ils traitent également des recours en annulation formés par des entrepreneurs contre les actes des pouvoirs publics portant atteinte à leurs droits et à leurs intérêts légitimes. Ceci concerne les différends fiscaux, fonciers et autres découlant des rapports juridiques en matière administrative, financière et autres. Les Cours d’Arbitrage traitent également des litiges où participent des étrangers.

Depuis le mois de juin 2014 la Cour d’Arbitrage de la Fédération de Russie et la Cour Suprême de la Fédération de Russie sont fusionnés. Désormais, selon le Code de la Procédure d’Arbitrage, un pourvoi en cassation doit être adressé à la Cour Suprême de la Fédération de Russie.

À côté de cette institution fédérale, il existe l’Arbitrage commercial (Treteysky Sud pour les russes) pour le réglement des litiges entre les entreprises, et aussi, la Cour Commerciale Internationale de Moscou pour le réglement des litiges internationaux.  Ces deux cours sont indépendantes du système judiciaire en Russie et fonctionnent comme l’Arbitrage et La chambre Arbitrale Internationale de Paris.

L’arbitrage commercial désigne une justice privée et payante, chargée de trancher les litiges qui lui sont soumis par les parties dans le respect des principes du droit. Il n’est possible d’y avoir recours que sous certaines conditions.

Le recours à l’arbitrage commercial implique tout d’abord que les diverses parties au litige manifestent un accord préalable sur ce mode de règlement du conflit, dont nul ne peut imposer à autrui un mode alternatif de règlement des litiges. Cet accord est formalisé par un écrit qui désigne le(s) arbitre(s) et fixe les règles de procédure qui seront appliquées : il prend le nom de clause compromissoire ou de compromis, selon qu’il est établi avant ou après la naissance du litige qu’il entend régler.